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  • 14 févr. 2018

    Wonder de Raquel Jaramillo Palacio


    Auteur : R. J. Palacio
    Éditeur : Pocket jeunesse (2014)
    Genre : Littérature jeunesse
    Pages : 512 (format poche)

    Le résumé : Ne jugez pas un livre sur sa couverture. Ne jugez pas un garçon sur son apparence. "Je m'appelle August. Je ne me décrirai pas. Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire. " Né avec une malformation faciale, August, dix ans, n'est jamais allé à l'école. Aujourd'hui, pour la première fois, ses parents l'envoient au collège... Pourra-t-il convaincre les élèves qu'il est comme eux ?

    Ma chronique : Ce roman m'a fait beaucoup de bien. Il est tombé à point nommé après deux lectures éprouvantes. Il m'a apporté une bonne dose de fraîcheur, et j'en avais bien besoin.

    Wonder est un récit gravitant autour d'un garçon d'une dizaine d'années : August Pullman, surnommé Auggie. Comme tous les enfants de son âge, August aime Star Wars, son chien Daisy et les jeux vidéos. Sa matière préférée ? Les sciences. Mais ce n'est pas à l'école qu'il les apprend, c'est dans son salon, en compagnie de sa mère. Car si August a les mêmes aspirations que tous les autres enfants de son âge, il n'en a pas l'apparence. Atteint d'une sévère malformation faciale que de multiples opérations chirurgicales n'ont pas aidé à atténuer, Auggie est scolarisé à domicile et évite de sortir de chez lui la tête découverte. Mais un jour ses parents lui annoncent qu'il est temps pour lui d'entrer au collège (le vrai collège), et August sent alors monter en lui une peur panique. Il sait tout des sentiments qu'il suscite : peur, pitié, dégoût ; et il sait aussi combien certains enfants peuvent se montrer cruels. Wonder, c'est donc l'histoire d'August. Un enfant (presque) comme les autres qui a décidé de faire face, mais pas que. Wonder, c'est aussi Jack Will, Summer, Via, Julian, et j'en passe ... autant de planètes gravitant autour de l'étoile August.

    Qu'on se le dise, si la thématique semble lourde, le récit ne l'est pas. A aucun moment. Axée jeunesse, la plume de R. J. Palacio se dévore, et les chapitres particulièrement courts n'incitent pas le lecteur à la modération. Pas le temps de dire "ouf!" qu'on a déjà entamé la moitié du roman sans même s'en rendre compte. Ajoutez à cela une dynamique plutôt bien menée et, avouons-le, un interligne conséquent, et vous obtenez un roman dont la lecture ne fait pas long feu. Plutôt pas mal, et pas d'ennui en perspective.

    Un autre point permet au lecteur de tromper l'ennui : l'alternance des points de vue. L'auteure nous fait en effet vivre l'histoire d'Auggie à travers différents filtres. Celui de personnes bienveillantes à son égard, des amis et de membres de la famille ; mais aussi celui de personnes relativement hostiles à la différence d'August, enfants comme adultes. Et qu'il est riche, ce roman, grâce à cette multitude d'approches ! Car on se rend ainsi rapidement compte que la différence d'August est bien loin de ne toucher que lui. Elle impacte la vie de tous ceux qui gravitent autour de lui.

    Et parmi ces satellites, justement, il y a Via. La grande sœur d'Auggie, qui est sans le moindre doute le personnage le plus profond du roman. Mon personnage préféré. Via, Olivia de son nom complet, aime son petit frère plus que tout au monde. Elle le soutient, le cajole et le défend quand cela est nécessaire. Elle est sa meilleure amie, et il le lui rend bien. Mais Via peine à se réaliser, à s'affirmer en dehors du cocon familial tissé autour d'August. Elle rêve d'une vie à elle, où elle n'aurait plus à être "la soeur de...", mais Olivia Pullman, tout simplement. Et R. J. Palacio a frappé très fort avec ce personnage. Elle a soulevé avec élégance et maîtrise un point très sensible. Mon seul regret est que l'auteure ne soit pas allée encore plus loin avec elle.

    Evidemment, on s'insurge face au comportement de certains élèves et parents d'élèves vis-à-vis d'August. On sourit aussi face aux actes de bonté dont il est l'objet. En fait, quoiqu'il arrive, on ne reste pas de marbre. Jusqu'à la conclusion où les yeux se brouillent d'une à deux petites larmes. Certes, Wonder n'est pas un roman qui s'inscrit dans une originalité hors-norme. L'aspect "roman jeunesse" va de pair avec une certaine prévisibilité des actions. Mais ce n'est pas ça l'important dans ce récit. L'essentiel, c'est Auggie et son combat de tous les jours. Son évolution, à lui et aux autres protagonistes.

    J'ai été la première étonnée d'acheter ce livre. Les romans jeunesse ne sont en général pas ma tasse de thé, et, clairement, je ne fais pas partie du public visé par Wonder. Mais contre toute attente, ç'a relativement bien pris sur moi. La lecture a été facile, fraîche, légère et même émouvante à certains moments. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais. Accessible à tout âge, j'espère que Wonder saura éveiller l'intérêt des professeurs de Français. Un bon roman jeunesse que les enfants entrant dans l'adolescence devraient lire à tout prix.

    Ma note
     : 15/20

    Date de lecture : 02 février 2018 - 04 février 2018

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